« Elle a accepté l’enfant de son mari, mais la vérité était toute autre : comment la douleur s’est métamorphosée en bonheur »

Après une journée harassante, Alla ne rêvait que d’une chose : le calme, un dîner avec son mari et un long bain moussant. Rapports à rédiger, appels incessants, clients capricieux : tout semblait s’acharner contre elle. Mais maintenant, elle était enfin chez elle. Clic — l’alarme se désarma, elle monta les marches, et soudain… une voix étrangère derrière elle :

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— Pardon… vous êtes Alla ? L’épouse de Dmitri ?

 

Devant elle se tenait une jeune femme frêle, un bébé dans les bras, le regard terrifié, la voix tremblante.

— Oui, c’est moi. Que se passe-t-il ?
— Je m’appelle Sveta. Pardon, mais… c’est le fils de Dmitri. Vania. Je n’y arrive plus. Je n’ai nulle part où aller. Il m’a aidée quand j’étais au bord du gouffre… S’il vous plaît, prenez-le.

Alla resta figée. Son cœur se serra, mais son esprit fut implacable :

— C’est toi qui as enfanté ; c’est à toi de l’élever. Que m’importe ?

Et elle s’éloigna. Pourtant, au fond d’elle, tout brûlait : la trahison, l’enfant… Était‑ce possible ?

Plus tard, quand son mari rentra, elle le confronta d’emblée :

— Tu as couché avec elle ?
Dmitri baissa les yeux et acquiesça, sans un mot pour se défendre.
Une minute plus tard, il réapparut dans l’entrée, portant l’enfant. Sur la couverture, un petit mot : « Il s’appelle Vania. Prenez‑en soin… »

Alla regarda le bébé : minuscule, chaud, vulnérable.

— Va à la pharmacie, lui dit-elle d’une voix ferme. Prépare du lait en poudre, des biberons, des couches. Vite.

Ainsi Vania resta. Dmitri, incapable de lutter, se résigna : ses parents avaient fait pression, les doutes le dévoraient. Ils firent un test ADN : l’enfant n’était pas le sien.

— On le mettra en foyer, dit-il froidement.
— Non, répondit Alla. Il est à moi. Toi, si tu veux, reste ; sinon, la porte est grande ouverte.

Dmitri partit. Il demanda le divorce.

Alla resta seule, mais elle ne céda pas. Voisins et une nounou lui prêtèrent main‑forte. Puis survint la crise : Vania eut de la fièvre, des convulsions… direction l’hôpital.

En réanimation, Alla trouva du soutien auprès d’un jeune médecin, Ivan. Vania se rétablit, et une complicité naquit entre eux.

Un jour, Ivan lui confia :

 

— Sveta est venue ; elle voulait savoir comment allait le petit.
— Amenez‑la, répondit Alla doucement.

Lorsqu’elle la revit, Sveta avoua enfin : le père de l’enfant était son ex‑petit ami, pas Dmitri. Dmitri l’avait simplement écoutée sans la juger, alors qu’elle était désespérée.

Alla ne chercha pas à la blâmer, elle l’écouta. Et comprit que le destin ne lui avait pas imposé cet enfant par hasard.

— Si tu veux, tu peux emménager ici, lui proposa‑t‑elle. Reprends tes études ; on s’en sortira.

Sveta resta ; elle s’inscrivit en collège. Plus tard, elle rencontra un homme bien, se maria et emmena Vania avec elle. Quant à Alla ? Elle ne fut plus jamais seule. Ivan la demanda en mariage ; ensemble, ils attendent maintenant leur propre enfant.

Autrefois, elle se disait brisée. Mais, au fond, elle venait de renaître.

Dmitri tenta de revenir dans sa vie. Trop tard. La bonté finit toujours par être récompensée… parfois un peu plus tard que prévu. L’essentiel est d’être prêt à la recevoir.

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