Un mari crie sur sa femme parce qu’elle avait prévu un dîner romantique — elle quitte la maison. Quelques heures plus tard, un policier frappe à leur porte.

Un homme s’en est pris à sa femme le jour de la Saint‑Valentin, l’accusant d’être une piètre ménagère, et a jeté son cadeau par terre dans un accès de rage. Mais il regretta amèrement sa décision lorsqu’un inconnu se présenta à leur porte plus tard dans la journée.

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Cora avait passé la matinée dans une bulle de bonheur, surprise de se sentir si joyeuse. Installée dans le salon, elle cochait les tâches de sa liste pour la soirée à venir, rougissant d’impatience à l’idée de voir l’émerveillement d’Éric devant la surprise qu’elle lui avait concoctée pour la Saint‑Valentin.

 

Cora et Éric s’étaient rencontrés lors d’un congrès professionnel au Texas. Tous deux orphelins élevés en famille d’accueil, ils rêvaient d’avoir un jour une grande et heureuse famille. Leur désir d’enfant ne tarda pas à se réaliser : ils se marièrent après quelques rendez‑vous et accueillirent trois jumelles deux ans plus tard.

Très vite, cependant, la tension monta lorsque Cora dut s’occuper des enfants à plein temps et qu’Éric devint le seul soutien de famille. Porter les cinq membres du foyer sur ses épaules accrut son stress et sa culpabilité : jamais il ne parvenait à consacrer suffisamment de temps à sa famille, et même le week‑end il n’avait guère de répit. Chaque mois, il peinait à mettre de l’argent de côté.

Ils n’avaient pas pris de vacances ni dîné au restaurant depuis des années, même lors des grandes occasions. Éric économisait chaque centime, et Cora le savait bien : elle ne gaspillait jamais leur maigre budget et dépensait avec parcimonie.

Le 14 février, elle revêtit même sa vieille robe rouge, cadeau d’Éric pour leur premier anniversaire de mariage. Un peu démodée, certes, mais précieuse à ses yeux, et lui épargnant des frais supplémentaires. Lorsqu’elle sentit qu’il était presque l’heure, elle dressa la table pour deux : son fameux cheesecake au chocolat rouge, cuit en forme de cœur, une bouteille de vin, quelques plats qu’elle avait préparés, et, à côté de son assiette, une boîte cadeau bien emballée—élément dont elle se faisait la plus grande joie.

« Parfait ! » se dit‑elle en disposant des bougies parfumées dans la pièce et en allumant les guirlandes lumineuses. Trente minutes plus tard, la sonnette retentit : Éric rentrait enfin.

« Joyeuse Saint‑Valentin, mon chéri ! » dit‑elle en l’embrassant sur la joue, puis le guida vers l’intérieur.

À la vue de la table chargée, du salon à la lueur des bougies et des pétales de rose formant un sentier jusqu’à la table, Éric parut abasourdi. « Qu’est‑ce que tu as fait, Cora ? On dirait deux ados ridicules ! » tonna‑t‑il, l’ombre de la colère traversant son visage. Il alluma brusquement toutes les lumières et la fusilla du regard.

« Mon amour, que se passe‑t‑il ? Tu as eu une mauvaise journée ? Au travail, quelque chose… ? » balbutia‑t‑elle, son sourire se fânant.

Lorsqu’on est furieux, on perd tout bon sens.

« Tu plaisantes ? » hurla Éric. « Tu crois que je bosse comme un acharné pour que tu te mettes à dépenser de l’argent comme une folle ?! »

« Éric, détends‑toi, ce n’est pas si exagéré ! Les ingrédients ont certes coûté un peu plus cher, mais ce n’est pas la ruine », répliqua-t‑elle d’une voix douce en l’invitant à s’asseoir. « Assieds‑toi et dis-moi ce que tu penses du repas. »

Furieux, Éric croqua dans les spaghettis Aglio e Olio et crache sa bouchée sur la table : « Mais qu’est‑ce que c’est que ce goût de merde ?! » hurla-t‑il, assez fort pour réveiller les jumelles, profondément endormies dans leur chambre.

« Éric ! » s’écria Cora. « Les bébés… je les avais couchées il y a une demi‑heure, et tu viens de les réveiller ! »

« Et ça serait ma faute ? » répondit-il. « Moi, je travaille toute la journée pendant que toi tu te la coules douce à la maison avec les gamines ! Et ce cadeau, c’est quoi ? » Il saisit la boîte et la jeta au sol. « Tu te prends pour qui ? Je ne suis pas un gamin qu’on impressionne avec ça ! Regarde la cuisine : depuis quand tu t’occupes de la maison ? »

« Tu es insupportable, Éric ! Je ne reconnais plus l’homme dont je suis tombée amoureuse ! » murmura-t‑elle, remontant vers la chambre des enfants. Mais leurs pleurs s’amplifièrent, ce qui exaspéra encore plus son mari.

« Pourquoi elles se taisent pas ? T’es censée être une super maman au foyer ! Apprends au moins à faire ton travail correctement ! » hurla Éric du salon.

 

À ces mots, Cora sortit en trombe de la maison : « Elles pleurent parce que je dois leur changer la couche, mais on n’en a plus ! Alors ferme-la et prends‑en soin jusqu’à ce que je revienne ! Le magasin est un peu loin ! » Elle claqua la porte derrière elle.

Une heure passa. Les jumelles continuaient de pleurer, et Cora ne rentrait pas. « Cora ? Ça fait une heure ! » grommela Éric en remontant vers le salon pour appeler son épouse.

La sonnette retentit soudain. « Ça y est, c’est elle… » commença-t‑il avant de se figer : un policier se tenait sur le pas de leur porte. « Cora habite ici ? »

« Oui », répondit Éric d’une voix pâteuse.

Le policier prit une profonde inspiration : « Je suis désolé, monsieur, mais votre femme est décédée dans un accident de voiture. Nous avons retrouvé son permis et son adresse sur elle. Vous devez venir à la morgue pour identifier le corps. »

Un frisson le parcourut. Le visage d’Éric blanchit tandis que le policier jeta un coup d’œil à l’intérieur, voyant la table encore dressée aux bougies. Il s’en voulut de devoir annoncer une si horrible nouvelle, mais il n’avait pas le choix.

Tremblant, Éric appela sa voisine, Mme Nelson, et lui demanda de veiller sur les jumelles. Puis il se rendit à la morgue. Quand il vit le corps sans vie de Cora, il éclata en sanglots, rongé par le remords. Après les funérailles, il préféra s’enfermer chez lui, incapable de penser à autre chose.

La table que Cora avait préparée était toujours là. À chaque regard, les souvenirs de la veille défilaient dans son esprit. Il se souvint alors du cadeau.

« Le cadeau… je ne l’ai même pas ouvert. »

Fou d’angoisse, il chercha du regard la boîte abandonnée sur le sol. Il la déchira d’une main tremblante et en sortit un mot ainsi que deux billets d’avion pour Hawaii. Il essuya ses larmes avant de lire la lettre.

À l’amour de ma vie, Éric,

Joyeuse Saint‑Valentin, mon amour ! Devine quoi : j’ai trouvé un travail ce mois-ci ! J’ai postulé à plusieurs offres, et hier après‑midi, ils m’ont appelée pour me dire que j’étais prise !
En plus, j’ai parlé à Mme Nelson, et elle accepte de garder les filles, donc je pourrai commencer en toute sérénité. Mais attends, ce n’est pas tout : ces billets sont pour un voyage à Hawaii, rien que nous deux ! (J’ai encore d’autres surprises, mais tu les découvriras plus tard, hihi !)

Quand Éric termina sa lecture, il fondit en larmes comme un enfant. Mais il était trop tard : Cora était partie pour toujours, et il devrait vivre avec ce regret chaque jour de sa vie.

La vie d’Éric ne fut plus jamais la même. Il ne retomba jamais amoureux ; il se consacra à offrir le meilleur à leurs enfants. Chaque Saint‑Valentin, il se rend désormais sur la tombe de Cora, y passe des heures à lui parler de tout et de rien, et regrette de n’avoir jamais eu l’occasion de lui demander pardon.

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